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DIALOGUES DU ROI SOLEIL
Acte I
Introduction de Moliиre
MOLIERE : Ah mes amis, oh quelle nuit ! Pas un compagnon, pas un cabaret pour rйchauffer mon pauvre cњur, tout est clos. Oh morbleu j’enrage, les sergents du Guais ont imposй la fermeture de tous les thйвtres, ma piиce est annulйe, la troupe, dispersйe, mais foi de Moliиre ils ne m’auront pas si facilement... Demain j’irai dйposer une requкte au Chвtelet et nous jouerons ! Que diable, ne suis-je pas ici chez moi ? A Paris ! Tout est calme, mais ne vous y fiez pas, l’йmeute gronde au loin par delа la porte Saint Antoine, dans les faubourgs, Paris s’apprкte а cracher sa colиre. Ecrasй sous les impфts, le peuple a faim, il a froid, la misиre est partout... Le Duc de Beaufort, cousin du Roi et Prince de Sang, a pris la tкte de la rйvolte contre le cardinal Mazarin. C’est la Fronde... Pauvre royaume. Entendez-vous ? Ces cris, cette agitation ? Louis XIV, Enfant-roi doit fuir Paris avec sa mиre Anne d’Autriche pour rejoindre le cardinal Mazarin, rйfugiй au Chвteau de Saint Germain ...
La Rйvolte
DUC DE BEAUFORT : Amis ! Au Palais royal ! Chassons le Cardinal ! Et vive le Roi !
ISABELLE : Dis donc toi, qui es-tu pour commander ainsi au peuple de Paris ?
DUC DE BEAUFORT : Je suis Franзois de Vendфme, Duc de Beaufort, serviteur du Roi et de l’Etat !
ISABELLE : Vive Beaufort !
DUC DE BEAUFORT : Tous au palais royal ! Allez ! Maintenant !
La Cononade
ISABELLE : Le Roi et la Reine nous ont jouй, le palais est vide, ils sont partis pour saint germain
DUC DE BEAUFORT : Tous a Saint Germain ! Allez !
La Mazarinade
Bougre bougrant, bougre bougrй
Et bougre au suprкme degrй
Bougre sodomisant l’Etat
Et bougre au plus haut carat
Bougre а chиvre, bougre a garзon
Bougre de toutes les faзons
Prйsentation de Franзoise
SCARRON : A la santй du Cardinal !
DES DAMES DE COUR : A Mazarin !
SCARRON : Au plus fameux Brigand du royaume !
NINON DE L’ENCLOS : Brigand, certes, mais а qui nous devons tout le respect. Notre cher Mazarin a matй la Fronde, il a envoыtй la Reine...
UNE DAME DE COUR : On ne respecte pas un homme qui a fait condamnй notre malheureux Beaufort а l’exil
NINON DE L’ENCLOS : Cruelle punition pour le sexe faible, Paris va manquer d’hommes bien faits
SCARRON : Mais ma chиre Ninon, nous serons toujours lа pour satisfaire vos plaisirs...
NINON DE L’ENCLOS : Je parlais d’hommes bien faits mon ami !
FRANCOISE D’AUBIGNE : La beautй, la beautй n’est pas toujours celle de l’apparence !
SCARRON : Chut ! Elle a parlй ! Enfin elle parle ! Douce et divine ! Oh Franзoise, ma raison me l’a dis aussi bien que mes yeux que vous йtiez charmante et douce. Ma belle indienne, consentirez vous un jour а m’йpouser ?
FRANCOISE D’AUBIGNE : Mais vous avez bien trop d’esprit Mr Scarron, pour йpousez une pauvre sotte.
SCARRON : Sotte, je vous йpouse ! Sans parents, sans dote, nue comme Eve face au serpent !
NINON DE L’ENCLOS : Voyons mon ami, justement, Mademoiselle de Lisieux, aidons notre amie а se dйcider ! Vous qui prйtendez lire l’avenir, prenez donc sa main et dites nous
MADEMOISELLE DE LISIEUX : Mademoiselle... Oh ! La providence vous a gвtй ma chиre. Je vois... un Roi ! Mais oui un Roi ! Vous serez l’йpouse d’un Roi !
SCARRON : Je ne connais ici qu’un seul Roi : Moi ! Paul Scarron Roi des poиtes ! Ma tendre muse, serez vous enfin ma reine ?
Anne et Mazarin
ANNE D’AUTRICHE : Monsieur le cardinal, que me rapporte-t-on ? Vous dйcidez de lever de nouveaux impфts ? N’avez-vous pas retenu les leзons de la Fronde ?
MAZARIN : Votre Majestй, il nous faut financer de nouvelles campagnes contre l’Espagne.
ANNE D’AUTRICHE : Mais les caisses de l’Etat sont vides ! Combien de temps faudra t il encore saigner et ruiner le pays ? Monsieur le Cardinal, il nous faut la paix. Traitez avec les Espagnols
MAZARIN : Je vous en conjure tenez bon. Permettez moi de mener а son terme ce grand dessein qui est le votre, que de transmettre а votre fils un royaume en paix.
[La Mazarinade (SUITE)]
MAZARIN : Votre Majestй, sans vous, sans votre appui, je ne peux rien, je ne suis rien.
ANNE D’AUTRICHE : Vous кtes un ingrat. N’oubliez pas que c’est moi qui vous ai nommй comme ministre а la mort de mon mari et que je l’ai fais contre l’avis de tous.
MAZARIN : Alors je pris Dieu Madame que vous me gardiez votre confiance.
ANNE D’AUTRICHE : Vous avez ma confiance... et mon amitiй. Pour autant ne nйgligez pas l’йducation du Roi. Il est jeune, encore insouciant et je m’inquiиte. Louis semble tour а tour absent, secret, hйsitant...
MAZARIN : Ne le sous-estimez pas
ANNE D’AUTRICHE : Le temps presse mon ami, la danse et la chasse ne suffiront pas а lui donner les armes pour gouverner.
MAZARIN : Alors laissez moi faire, vous-mкme devez maintenant vous йloignez de lui, quoi qu’il vous en coыte.
ANNE D’AUTRICHE : Cardinal ! C’est mon fils !
MAZARIN : Madame, demain, il sera tout entier а la France.
Hommage au Roi
ANNE D’AUTRICHE : Mon fils voici Monsieur votre frиre qui vient vous rendre hommage.
Le Roi et Marie
MARIE MANCINI : On dit que Paris йtait bien plus drфle au temps de la Fronde
MADEMOISELLE DE LISIEUX : Chut ! Surveillez vous paroles Marie, votre oncle a des espions partout
MARIE MANCINI : Des espions ?
MADEMOISELLE DE LISIEUX : Ma chиre, vous n’кtes plus en Italie mais а la cour de France ! Ici chacun espionne son voisin !
MARIE MANCINI : Dйcidйment, elle est bien triste la plus grande cour d’Europe !
LOUIS XIV : Le pensez vous vraiment mademoiselle ?
MARIE MANCINI : Mais regardez les donc, quel ennui, avec leurs mines de circonstance, ils ressemblent а des pantins !
LOUIS XIV : Vous кtes bien sйvиre
MARIE MANCINI : Mais qui кtes vous monsieur pour ne pas vous en apercevoir ? Un espion de mon oncle ?
LOUIS XIV : Je suis le Roi de France !
MARIE MANCINI : Bien sur, et moi je suis la Reine d’Italie !
MAZARIN : Petite sotte !
MARIE MANCINI : Oh ! Votre Majestй !
MAZARIN : Sir, permettez moi de vous prйsentez ma niиce, Marie Mancini.
LOUIS XIV : Mademoiselle, pour vous faire pardonner, m’accorderez vous quelques pas de danse ?
MARIE MANCINI : S’il plait а votre Majestй
On parle du Roi et de Marie
FRANCOISE D’AUBIGNE : Le Roi a dansй, dansй, toutes les dames de la cour en on eu le cњur chavirй
NINON DE L’ENCLOS : Mademoiselle Mancini en йtait di-t-on tout йbloui !
FRANCOISE D’AUBIGNE : Ninon, vous rendez-vous compte ? On dit aussi que le Roi n’йtait pas indiffйrent et qu’il n’avait d’yeux que pour elle.
NINON DE L’ENCLOS : Mais ma chиre, l’intrigue est d’importance ! Imaginez vous : le plus grand roi du monde sйduit par une petite courtisane, italienne et sans naissance ! Je vous laisse deviner le scandale а suivre !
Quel froid ce soir !
Dйpart pour la guerre
MAZARIN : Sir, je viens prendre congй auprиs de votre majestй, je pars rejoindre nos armйes qui combattent en Flandre.
LOUIS XIV : Monsieur le Cardinal, je vous accompagne !
MAZARIN : Mais Sir...
LOUIS XIV : C’est au Roi de prendre la tкte de ses armйes
MAZARIN : Sir, les combats seront rudes, nous ne pourront assurer votre sйcuritй.
LOUIS XIV : J’en ai dйcidй ainsi Mr le Cardinal, je commanderai moi-mкme
MAZARIN : Votre Majestй, la guerre n’est pas un jeu de cour ! Faites confiance а vos gйnйraux, vous-mкme devez rester а Paris et parfaire vos connaissances.
MARIE MANCINI : Sir, je vous en pris ne partez pas
LOUIS XIV : Je le dois, c’est lа mon devoir.
MARIE MANCINI : Nos promenades, nos lectures, y renoncez vous ?
LOUIS XIV : Je serais bientфt de retour auprиs de vous
ANNE D’AUTRICHE : Louis ! Louis !
MAZARIN : Votre Majestйe
ANNE D’AUTRICHE : Ah Monsieur le premier ministre ! Vous m’avez trahi ! Pourquoi le laissez vous partir ?
MAZARIN : Madame je n’ai pu le retenir tant son courage et sa dйtermination son forts et font plaisir а voir
ANNE D’AUTRICHE : Mais vous m’aviez promis de le protйger. Ce n’est qu’un enfant, il est encore si jeune...
MAZARIN : Et vous pouvez en кtre fiиre. Sa prйsence fera comprendre а l’ennemi que la France tient dйsormais un Roi.
ANNE D’AUTRICHE : Mon ami comme toujours je vous йcoute, mais prenez garde, s’il advient quelques malheurs, vous m’en rйpondrez.
MAZARIN : Madame, je connais votre ambition, si la mиre souffre, je sais que la Reine m’approuve.
Le Roi va mieux
LOUIS XIV : Bonjour Monsieur mon frиre, on dit que la cour m’avait vite oubliйe а votre profit.
MONSIEUR : Sire, jamais je n’ai souhaitй votre mort
LOUIS XIV : Je le sais mon frиre, je le sais.
Marie, j’ai appris votre peine, et les larmes que vous avez versй. Je vous en suis profondйment reconnaissant.
MARIE MANCINI : Sir, j’ai priй Dieu chaque jour, chaque heure, chaque minutes de vous rendre а la vie
LOUIS XIV : Oh ma tendre amie ! Qu’il est doux de vous retrouver !
MARIE MANCINI : Oh sir vous m’aimez donc un peu ?... Vous m’aimez !
LOUIS XIV : Je vous le promets, nous nous quitterons plus
MARIE MANCINI : Mais la reine, votre mиre, et le cardinal ? Ils ne le permettront pas.
LOUIS XIV : Marie, ce que la maladie n’a pu sйparer personne ne le pourra. Je suis le Roi et je suis libre d’aimer qui je veux.
LOUIS XIV : Oh Louis, tout serait si simple si vous n’йtiez pas Roi...
Les Amants surpris
MAZARIN : Sir, il me faut vous parler sur le champ. Demain vous partez pour l’Espagne.
LOUIS XIV : Monsieur le Cardinal, je vous demande la main de votre niиce
MAZARIN : Mais Sir !
ANNE D’AUTICHE : Cela ne se peut pas Louis, je vous l’interdis
LOUIS XIV : Mиre, j’ai l’intention d’йpouser Mademoiselle Mancini
MAZARIN : Sir ! Ne comptez pas sur moi pour accepter une telle infamie ! Jamais je ne trahirais la confiance qu’ont mise en moi votre pиre et votre mиre. Plutфt poignarder ma niиce de mes propres mains
LOUIS XIV : Mais j’aime Marie, nos sentiments sont vйritables et...
ANNE D’AUTICHE : Reprenez vous mon fils, on ne peut mкler les sentiments et la raison d’Etat !
MAZARIN : Et la raison d’Etat exige que vous йpousiez l’infante d’Espagne, la France a besoin de cette union pour recouvrer la paix
LOUIS XIV : Mais enfin mиre !
ANNE D’AUTICHE : Louis ! Vous ne pouvez me faire cela, vous me feriez mourir
MAZARIN : Sir, demain vous partez pour l’Espagne
MARIE MANCINI : Louis !
MAZARIN : Et vous Marie, vous partez sur l’heure pour Brouage, en exil...
Acte II
Confession de Mazarin
MAZARIN : Sir, la fin est proche. Je veux dire а votre majestй le bonheur et la fiertй que j’ai de l’avoir servi et d’avoir servi la France. J’ai traversй les orages, les disgrвces mais rien de tout cela n’a pu altйrй ma dйtermination ni ma fidйlitй а votre famille, а votre trфne. Oh sir, je vous ai aimй comme mon propre fils, je vous demande de me pardonner les duretй et les sacrifices que j’ai du vous imposer mais ils m’йtaient toujours dictйs par l’intйrкt suprкme de l’Etat.
LOUIS XIV : Je le sais Monsieur le Cardinal, soyez en paix
MAZARIN : Alors je meurs heureux, car je sais maintenant que vous кtes en йtat de gouverner vous-mкme, servez vous de vos ministres, entendez leurs avis mais dйcidez seuls parce que vous кtes le Roi. Voilа, tout est dis, je me recommande а Dieu. Ah sir, qu’il est dur de vous quitter...
L’Etat c’est moi
LOUIS XIV : Ma mиre, je sais ce que je dois, et а qui je le dois. Mais la face du monde change, ainsi, au-delа de l’amour du fils, le Roi vous remercie des conseils que vous avez su lui prodiguer mais il n’en a plus l’usage. Vous avez fait votre temps.
ANNE D’AUTRICHE : Comment ? Mon fils vous perdez la raison ?
LOUIS XIV : Aussi Madame, vous ne siиgerez plus au conseil.
ANNE D’AUTRICHE : Ni comptez pas ! Vous ne savez pas, vous ne saurez pas ! Oh Louis... Je devine le complot. De qui кtes vous devenu le valet ? La reine, votre mиre est donc congйdiйe ? Disgraciйe ? Oh mon fils, que Dieu vous pardonne votre ingratitude...
LOUIS XIV : Messieurs, je veux que chacun dans le royaume tienne toute chose du Roi, comme la nature reзoit la lumiиre du soleil... Je veux а l’avenir gouverner moi-mкme, je ne veux point de premier ministre
UN MINISTRE : Mais enfin sir, l’Etat a besoin de ces ministres.
LOUIS XIV : А partir d’aujourd’hui, l’Etat, c’est moi.
Prйsentation de Montespan
MONTESPAN : Monseigneur... Monseigneur je vous remercie de votre recommandation auprиs de la reine.
MONSIEUR : Allons donc, quel meilleur choix que le votre Madame de Montespan ?
MONTESPAN : Votre amitiй m’honore...
MONSIEUR : Votre prйsence et votre esprit йgayeront les tristes soirйes de leurs Majestйs...
MONTESPAN : Oh dйcidйment Philippe, vous me flattez !
MONSIEUR : Je suis sыr, que vous deviendrez rapidement la dame d’honneur prйfйrй du Roi...
MONTESPAN : Mais Monseigneur...
MONSIEUR : Que dis-je pardonnez-moi, de la Reine... Mais soyez prudente, son mariage avec l’infante d’Espagne ne peut lui faire oublier Marie Mancini et le pauvre se console comme il peut et vole de conquкte en conquкte...
MONTESPAN : Monseigneur, jamais sa majestй n’oserait, je suis une femme mariйe
MONSIEUR : Jamais...ah ah ah tiens donc, je crois que nous allons le vйrifier.
LOUIS XIV : Mon frиre, qui est cette charmante personne ? Prйsentez nous...
MONSIEUR : Sir, Madame de Mortemart, йpouse du Marquis de Montespan
MONTESPAN : Majestй
LOUIS XIV : Madame
Triomphe de Montespan
NINON DE L’ENCLOS : Hйlas, Anne d’Autriche est morte. La Reine Mиre nous a quittй dans d’atroces souffrances.
MADEMOISELLE DE LISIEUX : Oui mais les cйlйbrations du deuil йtaient trиs rйussies
NINON DE L’ENCLOS : Voyons Madame un peu de respect
UNE COURTISANE : Depuis la mort de sa mиre, Monsieur le frиre du Roi est inconsolable
MADEMOISELLE DE LISIEUX : Pauvre Monsieur il fait peine а voir, il n’en va pas de mкme pour le Roi, avec le dйcиs d’Anne d’Autriche le voici enfin libre !
NINON DE L’ENCLOS : Libre ? Mais vous oublier Madame de Montespan. Echange mиre contre maоtresse, la belle marquise triomphe а la cour, son emprise est Totale
UNE COURTISANE : Mais que dit l’йpouse ? Que dit l’infante ?
NINON DE L’ENCLOS : Elle en prend son parti et notre Louis en profite, il collectionne les passades, les histoires d’un jour et je n’en suis pas, ce qui est fort regrettable...
MADEMOISELLE DE LISIEUX : La Montespan n’en montre rien, mais on dit qu’elle en est dйvorйe de jalousie.
UNE COURTISANE : Tant mieux, elle mйrite de souffrir...
NINON DE L’ENCLOS : Madame, tant de haine... seriez vous amoureuse de sa Majestй ?
UNE COURTISANE : Mais enfin, voilа une femme qui entre au service de la Reine, devient la favorite du Roi et abandonne sur le champ mari et enfants
FRANCOISE D’AUBIGNE : Ne la jugez pas Madame, elle aime le Roi et l’amour peut faire perdre la raison
NINON DE L’ENCLOS : Oh vous parlez d’amour Franзoise, vous qui n’aimez pas... depuis la mort de votre pauvre Scarron, on ne vous a jamais vu avec un seul homme
FRANCOISE D’AUBIGNE : Je fais confiance а Dieu, j’attends mon heure
NINON DE L’ENCLOS : Oh Sainte Franзoise
Montespan chez La Voisin
LA VOISIN : J’en appel а Sa Maлl, prince des abоmes, qu’il accorde а Athйnaпs Marquise de Montespan l’entiиre jouissance et la possession du corps et de l’esprit de Louis Dieudonnй Roi de France
MONTESPAN : Oh mon Dieu
LA VOISIN : Malheureuse ! N’invoquez jamais ce nom ici ! Vous allez gвter les effets du filtre. Mais enfin savez vous vraiment ce que vous voulez ?
MONTESPAN : Sans dйtour La Voisin, je veux que Louis ne regarde aucune autre femme et qu’il m’aime de toute sa personne
LA VOISIN : Ah Ah Ah ma belle dame, le corps et l’Esprit ne sont pas le cњur... comme toutes celles qui viennent me trouver vous exigez l’amour absolu or mon filtre ne vous accordera de l’кtre aimй que la dйpendance а votre prйsence. A moins que...
MONTESPAN : Dites ! Je suis prкte а payer le prix qu’il faudra !
LA VOISIN : Il ne s’agit pas seulement d’argent Madame, il faudra alors invoquer...
MONTESPAN : Les Dйmons ?! Le Diable ?!
LA VOISIN : Ah Ah Ah Comme vous y allez... On ne dйrange pas Satan, mкme pour la maоtresse du Roi, il s’invite... Etes-vous prкte au grand sacrifice ? A vivre les mystиres du Sabbat ?
MONTESPAN : Messes noires...
LA VOISIN : Chut ! Parlez plus bas ! Ils nous йcoutent...
MONTESPAN : Oh non jamais, cela jamais, que Dieu me pardonne. Donnez moi ce filtre. Adieu
LA VOISIN : Adieu ma princesse ? Vus y reviendrez !
Franзoise gouvernante
FRANCOISE D’AUBIGNE : Ninon, me direz vous ce que signifie tout ce mystиre ?
NINON DE L’ENCLOS : Franзoise, ma belle amie, les portes du destin s’ouvrent enfin toute grande, vous n’attendrez plus longtemps
FRANCOISE D’AUBIGNE : Cessez vous de parler par йnigme !
MONTESPAN : Oh mes dames, je suis bien aise de vous trouvez ici. Ninon, je vous remercie d’avoir rйpondu si promptement а ma demande
NINON DE L’ENCLOS : Ma chиre, voici Franзoise d’Aubignй, veuve de Scarron ! Son dйvouement et sa discrйtion vous assureront...
MONTESPAN : Le temps presse... Madame, l’enfant du Roi que je porte devra naоtre dans le secret et ne pourra vivre а la cour, acceptez vous de prendre la charge de son йducation ?
FRANCOISE D’AUBIGNE : Oh Madame, je ne sais si je suis digne d’une telle confiance de votre part, de plus, je n’ai ni logement ni...
MONTESPAN : Ne vous inquiйtez de rien ! Sa Majestй veillera а tout et vous serez largement dйdommagй... Acceptez vous ?
NINON DE L’ENCLOS : Franзoise, ne soyez pas sotte
FRANCOISE D’AUBIGNE : Pour vous plaire Madame, et plaire а sa Majestй, j’accepte
MONTESPAN : Alors tenez vous prкte, je vous ferai quйrir le temps venu.
NINON DE L’ENCLOS : N’avais-je pas raison ? Vous voici un pied а la cour !
La fкte а Versailles
LOUIS XIV : Messieurs, cette fкte marquera la victoire sur nos ennemis et le retour de la paix en Europe. Je veux qu’elle est lieu а Versailles et qu’elle soit la plus magnifique de toute
MONTESPAN : Pour votre gloire sir, et celle de votre royaume !
LOUIS XIV : Pour vous ma tendre amie, elle cйlиbrera notre amour au monde entier !
MOLIERE : Sir, je vous propose comme titre : Le Grand Divertissement Royal
LOUIS XIV : Bien ! Cela me va. Et quel en sera le programme Monsieur Moliиre ?
MOLIERE : En une seule journйe sir, tout d’abord, un grand ballet : Bacchus, les fкtes de l’amour, puis, ma derniиre comйdie : Gorges d’Andin dont Monsieur Lully йcrira la musique, et enfin, fйerie des eaux et feux d’artifices !
LOUIS XIV : Bien, trиs bien !
MOLIERE : Sir, nous construirons un thйвtre dans le parc du chвteau, pour cela nous devrons procйder а quelques travaux d’agrandissement : tenez, ici, et lа, enfin, si Monsieur Colbert nous y autorise !
COLBERT : Votre Majestй ! Le coыt de cette fкte se monte dйjа а 150 000 livres et la construction du chвteau lui-mкme ruine les finances de l’Etat !
LOUIS XIV : Colbert, Versailles sera le symbole de notre puissance pour les siиcles а venir, il sera le rayonnement de la France et rapportera au pays bien plus qu’il n’aura coыtй...
COLBERT : Votre Majestй, les ouvriers travaillent jours et nuits, ils sont dйcimйs par la malaria, nous risquons la rйvolte ! Et mes agents me rapportent que votre cousin Beaufort n’est pas йtranger а cette agitation
MONTESPAN : Evidemment sir, vous lui avez pardonnй la Fronde et il continue а vous trahir
LOUIS XIV : Vous avez raison Madame. Colbert ! Faites le arrкter ! Qu’on me le prйsente sur le champ !
La colиre de Montespan
MONTESPAN : Aпe ! Mais faites donc attention pauvre idiote ! Vous me faites mal ! Donnez moi cette brosse !
LA FEMME DE CHAMBRE : Je suis dйsolй Madame
MONTESPAN : Vous ! Aidez moi а cacher ces rides, il ne faut surtout pas que sa Majestй les voit, allez poudrez ! Allez poudrez ! Oh mais quelle maladroite ! Laissez moi faire. Toujours paraоtre, plaire, distraire... voilа Madame Scarron ce qu’est la vie de la favorite du Roi. Parfois je vous envie Franзoise, votre vie est simple, Dieu et les enfants sont vos seules prйoccupations. A propos, le Duc est-il prиs ? Car ce soir nous allons veillez а la cour !
FRANCOISE D’AUBIGNE : Madame, votre fils revient de cure, sa jambe le fait encore souffrir et sa fatigue est extrкme, il serait sage de la laisser dormir
MONTESPAN : Laissez moi juge de ce qui est sage pour mon fils, Madame Scarron...
FRANCOISE D’AUBIGNE : Et moi je tiens que la place de votre fils, fut-il prince de sang, n’est pas le soir dans les mondanitй de la cour mais au repos, couchй dans son lit comme tout enfant de son вge
MONTESPAN : Madame, ce soir le Duc paraоtra aux yeux de tous accompagnant son pиre et sa mиre
FRANCOISE D’AUBIGNE : Mais vous allez l’йpuiser !
MONTESPAN : Mais s’en ai trop ! Taisez vous ! Mais non pas vous, continuez... Voyez donc cette femme, nйe de nulle part, veuve d’un poиte paralytique sans le sou, que J’AI tirй de la misиre, et qui vient maintenant me donner des leзons. Madame Scarron, ici vous n’кtes que gouvernante, et par la volontй du Roi, ne l’oubliez pas ! Un mot de moi а sa Majestй et vous retournerez а vos salons de provinces, ou plutфt dans un couvent, vous confire en dйvotion. Allez prйparer mon fils !
FRANCOISE D’AUBIGNE : Sir, pour le service de Madame de Montespan permettez moi de me retirez
LOUIS XIV : Je vous en prie, Madame de Maintenon
FRANCOISE D’AUBIGNE : Madame de Maintenon ? Oh Sir ! Je vous remercie !
MONTESPAN : Madame de Maintenon ? Vous l’avez appelй Madame de Maintenon ? Vous me dйsavouez а ce point ? Jamais je n’aurais cru.
LOUIS XIV : Madame je vous en prie. Calmez vous
MONTESPAN : Me calmez ? Mais mon ami ne vous privez pas ! Anoblissez cette femme, installez la а la cour ! Alors qu’а tout moment elle se joue de mon autoritй ! Et cherche а m’humiliez !
LOUIS XIV : Madame, je tiens а conservez Madame de Maintenon auprиs de notre fils, je suis content de ses services et je suis convaincu qu’ayant retrouvez vos esprits vous en conviendrez avec moi, en lui confйrant ce titre et cette terre, je tenais simplement а lui montrer notre gratitude.
Le Roi et l’Enfant
LOUIS XIV : Enfin Monsieur vous voici ! Est-ce donc а un jeune prince de faire attendre le Roi ?
MADAME DE MAINTENON : Votre Majestй, veuillez nous pardonnez ce retard. Allez mi-mignon, c’est а vous maintenant
DUC DE MAINE : Sir, respectez l’humble et respectueux hommage, d’un fils hier encore inconsolable et aujourd’hui, ravi de retrouver le pиre chйri auquel la maladie l’avait si cruellement arrachй
LOUIS XIV : Voilа un joli compliment mon fils, il est fort bien dit, j’en suis touchй et fier. Quelle muse vous l’a donc inspirй ?
DUC DE MAINE : Sir, c’est une dame auprиs de moi, qui est la douceur et la bontй mкme.
LOUIS XIV : Je vois
MADAME DE MAINTENON : Monsieur, montrez encore а votre pиre les progrиs que nous avons faits...Oh mon petit !
MONTESPAN : Laissez cet enfant pauvre insensйe ! Il est malade et vous vous moquez de ses souffrances !
LOUIS XIV : Madame !
MONTESPAN : Non sir, je ne permettrais pas que notre fils soit ainsi le jouet de cette femme. Oh mon tendre, mon petit... ne pleurez plus, votre maman est lа ! Oh, comme vous кtes beau avec vos habits, vos cousins vont кtre jaloux ce soir ! Venez...
Louis et Franзoise
LOUIS XIV : Madame, je vous suis infiniment reconnaissant du soin et de la tendresse que vous donnez au service de mon fils
MADAME DE MAINTENON : Sir, je dois tout а votre Majestй
LOUIS XIV : Vous ne devez rien qu’а vous-mкme, a votre dйvouement, votre douceur, vous savez bien aimer madame, comme il y aurait du plaisir d’кtre aimй de vous... Me promettez vous de ne jamais vous quitter ?
MADAME DE MAINTENON : Tant qu’il plairait а votre Majestй, je veillerai sur les siens
LOUIS XIV : Mais veillerez vous sur moi ?
MADAME DE MAINTENON : Sir !
LOUIS XIV : Je n’exige rien Madame, je vous en prie seulement
Le Bannissement de Montespan
Incantation de La Voisin :
Je donne le sang d’un calice pour qu’un seul de mes vњux s’accomplisse, je donne l’innocence d’un fils et toutes les priиres, toutes les priиres en sacrifice
LOUIS XIV : Maintenant messieurs, je vous prie de nous laissez seuls. Monsieur Colbert, restez. Vous, ainsi Madame vous m’avez trahi et doublement
MONTESPAN : Sir, je suis coupable puisque vous le croyez mais je ne vous ai pas trahi
LOUIS XIV : Pour tout madame, non seulement vous vous кtes livrй au culte de Satan pour me rйduire а vos dйsordres mais vous avez aussi nourri le projet de m’empoisonner !
MONTESPAN : Jamais je n’ai voulu cela ! Ce ne sont que calomnies !
LOUIS XIV : Tous ces tйmoignages sont accablants ! La propre fille de l’empoisonneuse La Voisin vous a vu acheter ma vie et celles des pauvres innocentes dont vous йtiez jalouse !
MONTESPAN : Mensonge ! Elle a mentie sous la torture des juges et du bourreau !
LOUIS XIV : De la justice du Roi madame celle de Dieu ! Et pour comble de tout, avec vos complices, vous йtiez prкte а sacrifier la vie un enfant !
MONTESPAN : Non pas l’enfant sir, je ne savais pas !
LOUIS XIV : Il suffit ! Je ne peux plus vous croire et je ne veux plus vous entendre !
MONTESPAN : Sir... Je n’ai d’autres dйfenses que l’amour que je vous porte. Et si j’ai pйchй je ne regrette rien. Ma seule douleur est d’avoir perdu le votre. Sir...
LOUIS XIV : Au nom de nos enfants Madame, je vous garde а la cour. Mais je vous demande dйsormais de respectez ma personne et d’observer la plus grande rйserve a mon йgard... Adieu. Colbert, je veux que l’on garde secret ce qui s’est passй cette nuit. Personne ne doit savoir.
COLBERT : Il en sera fait selon vos ordres
La Lettre
LOUIS XIV : Madame, vous savez le respect que je portais а ma pauvre йpouse dйfunte. Je vous remercie de l’attention et des soins dont vous m’avez entourй depuis son dйcиs mais aujourd’hui je ne peux plus tricher. Pourquoi fuyez vous mes regards ? Pourquoi ne cessez vous de m’йviter ?
MADAME DE MAINTENON : Sir, combien me sont douces ces lignes, et comme elles sont cruelles
LOUIS XIV : En vain j’espиre de vous un instant auprиs de moi, seuls, rien n’y fait. Pourtant Franзoise, tout en vous dit que vous m’aimez comme je vous aime.
MADAME DE MAINTENON : Vous croyez lire mes sentiments, vous avez raison. Je vous aime, mais cet amour est aussi fort que la tristesse qu’il me donne car je dois y renoncer
LOUIS XIV : Pourquoi rйsister ? Ne suis-je pas libre maintenant ?
MADAME DE MAINTENON : Jamais je ne pourrais кtre votre femme
LOUIS XIV : Plus rien ne s’oppose а notre union, je m’en arrangerai avec Dieu...
MADAME DE MAINTENON : Sir, il faut vous remarier pour le bien de votre royaume mais avec une femme de votre rang. Aujourd’hui mкme vous devrez faire ce choix parmi les princesses que l’on vous prйsentera
LOUIS XIV : Je vous en prie Madame, j’attendrai le temps qu’il faut, mon cњur vous appartiens
MADAME DE MAINTENON : Oh Louis... en йcrivant ces mots, je comprends que je vous perds а jamais mais je vous resterai fidиle jusqu’а mon dernier souffle.
Chanson
LOUIS XIV : Voyez Madame comme je vous йcoute, je vous obйis, je vais me remarier devant Dieu
MADAME DE MAINTENON : Sir, croyez combien je suis heureuse de cette sage dйcision.
LOUIS XIV : Madame oui je me marie mais j’ai choisi la princesse que le monde entier m’enviera, le prince errant renaоt au soleil... Je ne laisserai plus quiconque me sйparer de la femme que j’aime. Cette princesse ressemble а s’y mйprendre а une femme qui m’accompagne depuis des annйes, dans les йpreuves comme dans les joies, elle est sage et noble de cњur, cette femme, c’est vous Franзoise, que j’йpouse
Conclusion de Moliиre
MOLIERE : Comme ils sont beaux, comme ils ont l’air heureux, on dirait la fin d’un conte, comme ceux de mon ami Charles Perrault. Et pourtant il s’agit bel et bien de la vie du Roi dont le rиgne a fut le plus illustre et le plus fastueux de notre histoire. Moi-mкme j’ai йcrit pour lui et comme tant d’autres, peintres, poиtes, musiciens, philosophes, architectes... nous avons bвti sa renommй, celle de Louis XIV le Roi Soleil. Alors ce soir une derniиre fois, je vais remontй l’horloge du temps et cette cour magnifique va reprendre vie et chanter pour vous. Majestй, mes Seigneurs...